Mélanome cutané avec atteinte ganglionnaire : valeur pronostique de l’expression nucléaire du récepteur de chémokine CXCR4 - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Le pronostic du mélanome à un stade précoce est excellent. Au stade III, le taux de survie à 5 ans varie entre 25 et 70 % en fonction du nombre de ganglions atteints et de la taille des métastases (micrométastase révélée par la procédure du ganglion sentinelle [m] vs macrométastase [M]). Les récepteurs des chémokines sont des protéines transmembranaires dont l’activation conduit à la migration cellulaire. CXCR4 est exprimé dans 35–45 % des mélanomes primitifs et dans environ 50 % de leurs métastases. L’objectif de ce travail était d’évaluer la valeur pronostique de l’expression de CXCR4 dans les mélanomes avec atteinte ganglionnaire microscopique (groupe m) et/ou macroscopique (groupe M).
Patients et méthodes |
Nous avons comparé l’expression de CXCR4 dans ces deux groupes de patients par immuno-histochimie (anticorps anti-CXCR4, clone UMB2, Abcam). Le marquage a été évalué par un score correspondant à l’intensité du marquage (0 : absent ; 1 : faible ; 2 : modéré ; 3 : fort) multiplié par le pourcentage de cellules marquées (score 0 à 300). Les scores supérieurs à la valeur médiane étaient considérés comme positifs. Les survies globale (OS) et le délai sans rechute (DFS) ont été comparées dans l’échantillon total (m + M) et les groupes m et M à l’aide de tests du Log-rank.
Observations |
Trente et un (31) patients (12 F, 19 H), d’âge médian 65 ans (31–90) étaient inclus, dont 16 dans le groupe m et 15 dans le groupe M. La surface tumorale moyenne était de 116 mm2, 15 mm2 et 223 mm2 respectivement pour les groupes GS + GM, GS et GM. Le suivi moyen des patients était de 40 mois (12,3–82,5) et le délai moyen de rechute de 27,4 mois (1,2–81,5).
Résultats |
L’expression du CXCR4 était retrouvée chez 64,5 % (20/31) des patients, avec un marquage cytoplasmique (42 % [13/31] ; score moyen : 28) et/ou nucléaire (45 % [14/31] ; score moyen : 11,4). Les scores cytoplasmiques et nucléaires moyens ne différaient pas significativement dans les groupes m et M. Une forte expression nucléaire de CXCR4 était associée à un moins bon pronostic (OS, p=0,089 ; DFS, p=0,018) dans l’échantillon total, et en particulier dans le groupe M (OS, p=0,014 ; DFS, p=7,10−7). L’expression cytoplasmique n’était pas corrélée au pronostic (p>0,12).
Discussion |
CXCR4 est exprimé chez 64,5 % des patients atteints de métastases ganglionnaires microscopiques ou macroscopiques de mélanome dans notre étude. L’expression nucléaire, significativement corrélée à la survie des patients, dans le groupe avec atteinte macroscopique, suggère que la voie CXCR4 est impliquée dans la dissémination métastatique de la maladie.
Conclusion |
Si ces résultats sont confirmés dans une plus grande série, les inhibiteurs de CXCR4 pourraient représenter une approche thérapeutique adjuvante du mélanome de stade III.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Atteinte ganglionnaire, CXCR4, Délai sans rechute, Immuno-histochimie, Mélanome, Survie globale
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S231 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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